la chapelle de la passion – mairie

Sur ce site s’élevait, jusqu’en 1834, une chapelle dite de la Passion. Une grande chapelle assez sobre au niveau éléments décoratifs.

On sait peu de choses de cette chapelle.

Au 17ème siècle, c’est dans le ”cimetière” de cette chapelle que seront inhumés les habitants d’Elven morts de la peste. Par crainte de la contagion, les habitants du bourg refusent que les défunts soient inhumés dans l’église paroissiale comme c’est la tradition. Ce sont les familles elles-mêmes qui enterreront leurs morts de la peste, la nuit, dans le cimetière de la Passion. Le recteur est aux abonnés absents et inscrit les décès dans les registres par listes, sans précisions sur la date et même le lieu.

En 1630-1631, pendant près de six mois, suite à « une violente effusion de sang » qui a « pollué » l’église et le cimetière, toutes les célébrations (baptêmes, mariages et inhumations) seront faites dans la chapelle de la Passion.

Des inhumations exceptionnelles donc dans ce cimetière. Aujourd’hui, lors de travaux, les tranchées mettent au jour des ossements, trace de cette époque.

En 1634, le maire d’Elven, le sieur Marais, décide de détruire cette chapelle qui n’a pas été vendue comme bien national. Tous protestent, recteur, conseil de fabrique et même conseillers municipaux.

Un grand bâtiment est édifié pour recevoir 2 compagnies de gendarmes à cheval. Une seule compagnie sera accordée à Elven. Le reste du vaste bâtiment servira, entre autres, comme école.

En 1849, un frère des écoles chrétiennes tient une classe avec plus de 100 garçons. Elle fait office de 1ère école publique d’Elven. Les locaux sont insalubres. Aussi, en 1873, Armand de Charette, propriétaire de Kerfily, construit sur ses terres du Pourprio, une nouvelle école et un logement pour les frères enseignants.

La loi de 1867 oblige chaque commune a construire une école de garçons et une école de filles. Elven est trop pauvre. En 1883, M de Charette propose de louer son école à la commune. Refus du maire. Il faudra attendre 1890 pour qu’Elven ouvre enfin la première classe laïcisée.

La mairie actuelle sera inaugurée en fanfare le 17 avril 1911. Ce sera même l’occasion pour le curé de bénir l’intérieur et l’extérieur du bâtiment.

 

L’église Saint Alban

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Souvent comparé à une cathédrale pour ses dimensions, ce vaste édifice est surmonté d’une flèche, l’une des plus hautes du Morbihan, après Baden et la Basilique Sainte Anne d’Auray.

Un peu d’histoire

La première mention de la paroisse primitive d’Elven, nous la trouvons dans un texte de 910, une charte du cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon. Ce texte nous dit que Tanguy et son filleul Derrien, fils d’Alain, donnent la terre de Lunen « in plebe Elven sitam », terre située dans la paroisse d’Elven. Elven est un nom de personne, un hagionyme, le nom du saint fondateur de la paroisse. Un religieux venu d’Outre-Manche qui aurait installé son hermitage au Moustoir.

Près de ce village, qui signifie « monastère », s’élevait une chapelle appelée le « Petit Saint-Alban ». Un lieu important pour les habitants de la région, puisque trois foires annuelles y étaient organisées. Elven ne peut donc être traduit en breton par « An elven« , le peuplier, comme écrit ici et là.

En 1121, Derrien et son fils Even reconstruisent l’église paroissiale. Nous ne savons rien de cette église ni des raisons de la reconstruction. Certains supposent que l’église précédente aurait été brûlée par les Normands. Mais aucun texte, aucun vestige ne viennent vérifier cette hypothèse.

En 1526, le recteur Bertrand de Quifistre, seigneur de Kerleau, reconstruit le chœur dans le style gothique en vogue à l’époque. En 1536, Guy de Quifistre, à son tour recteur, consolide l’ancienne nef et refait charpentes et toitures.

En 1642, le recteur Yves Audic dote l’église d’une tour clocher avec une fine flèche en ardoise.

Sans doute par la volonté de remplacer les saints populaires par des saints plus officiels, Alban a été substitué à Elven, suite à l’analogie phonétique entre les deux noms.

En 1865, la nef de l’église menace ruine. Le recteur Jacques Fresche décide de bâtir une nouvelle nef et des transepts. Commencé en 1868, le chantier progressera de manière chaotique en fonction des dons des paroissiens. En 1878, Julien Marie Le Fort achève l’œuvre de son prédécesseur en construisant la tour et la flèche.

 

Le chœur de 1526 et la sacristie sont inscrits à l’Inventaire des Monuments Historiques. Éléments remarquables : les sablières de 1526 qui ont retrouvé leur polychromie ; les vitraux, œuvre de Job Guével, maître verrier breton.

L’église Saint Alban (1525-1642)

L’église sera à nouveau réparée et modifiée en 1642 par le recteur Yves Audic qui fait élever une tour carrée surmontée d’une flèche.

En 1868, l’édifice menaçant ruine est reconstruit par Jacques Fresche. Il bâtit la nef et le transept toujours dans le style gothique avec, au-dessus du porche, un clocher surmonté d’une flèche élevée.

De l’édifice de 1525, il reste le chœur et l’ancienne sacristie qui sont inscrits aux Monuments historiques.

La Chapelle de Camarec

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La chapelle

L’actuelle chapelle de Camarec a été construite par les habitants avant 1830 sur le raquer, un commun du village. Une première chapelle, propriété du manoir voisin de « La Cour de Camarec », s’élevait dans le terrain qui domine la fontaine. A la révolution, la Cour de Camarec (et donc la chapelle) est achetée comme bien national par un certain Marais qui sera maire désigné d’Elven. Au bourg, ce Marais décide de détruire la chapelle de la Passion située à la place de l’actuelle mairie. A Camarec, il interdit l’accès de leur chapelle aux habitants du quartier. Les deux édifices figurent sur le cadastre de 1830.

Depuis 1972, toiture et voûte ont été refaites, les murs décapés, le chœur réaménagé. L’autel provient de la chapelle de la Madeleine (près du Helfaut).  Les vitraux, réemploi des vitraux de l’église Saint-Alban, représentent Sainte-Anne et Saint Joachim, parents de la Vierge Marie, et Saint-Paul.

La chapelle est dédiée à la Vierge sous le vocable de Notre Dame de la Clarté et appelle, par cette invocation, un pèlerinage destiné aux personnes souffrant d’une mauvaise vue.

Le pardon a lieu tous les ans au 15 août sur le terrain de la chapelle.

La fontaine de Camarec

La fontaine de Camarec est caractéristique des puits et fontaines elvinois du 19ème siècle. Elle a la forme d’un petit oratoire ouvert sur trois côtés. Les linteaux en anse de panier supportent un entablement mouluré, coiffé d’une pyramide avec en son sommet une croix métallique. A chaque angle, les restes de petits pinacles en forme de quille comme on en voit encore au puits de Lesvel.

La chapelle est entretenue par les Amis de la Chapelle de Camarec.

 

La chapelle Saint Christophe

Construite à la fin du XVème siècle, la chapelle actuelle a remplacé un premier édifice bâti à l’emplacement d’un temple gallo-romain. On parle ici de syncrétisme : un culte à Mercure, dieu protecteur des voyageurs, a été remplacé par une dévotion à saint Christophe, saint patron des voyageurs. Le village de Saint-Christophe est implanté près d’un secteur archéologique : au Nord du village se trouvent les vestiges d’une importante villa gallo-romaine.

Durant l’hiver 1926-1927, une tempête détruit le clocher, les verrières et la toiture.

Dès 1928, d’importants travaux de restauration sont entrepris : la chapelle est réduite sur sa façade Sud et l’enclos du « cimetière » est arasé. Elle reçoit le vitrail de la Pentecôte prélevé de l’église paroissiale lors de la restauration en 1975.

Le tombeau de St Christophe

Près de la chapelle, une pierre creusée et servant d’auge était appelée « Tombeau de saint Christophe » par les habitants. En 1842, au moment des fouilles de la villa gallo-romaine voisine, on découvre qu’il s’agit du réemploi d’une borne milliaire avec l’inscription : MAGN IMP CAES AVRELIAN INVICT TRIB. PO. III.P.P AD. M.. « Au grand empereur César Aurélien tribun puissant et invaincu consul pour la troisième fois père de la patrie ». Achetée pour quelques francs, cette borne a été transportée au musée de la Société Polymathique à Vannes.

La croix de St Christophe

La partie supérieure de cette grande croix monolithique a été mise à jour au cours d’un labour. Une découverte qui a permis la reconstitution de ce monument mesurant plus de deux mètres. Légèrement pattée, cette croix à la base chanfreinée porte en façade cinq trous rappel des cinq plaies du Christ.

La Chapelle est entretenue par l’Association pour la Sauvegarde de la Chapelle Saint Christophe.

La chapelle Saint Clément

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La découverte, dans un talus voisin, d’une statue du dieu romain Mercure indique qu’une chapelle a été édifiée à l’emplacement d’un « fanum », petit temple gallo-romain. La modeste chapelle actuelle a été construite au XVème siècle comme le laisse deviner la moulure caractéristique de la porte Sud. La fenêtre du pignon Est est divisée par un remplage en granite en forme de fleur de lis. Il semble que Jean IV de Rieux, seigneur de Largoët et tuteur d’Anne de Bretagne, ait voulu marquer dans la pierre le mariage de la jeune duchesse avec Charles VIII, roi de France.

Les peintures murales

Sous ses aspects dépouillés, la chapelle a su préserver des peintures murales des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles. Plusieurs décors se sont succédé : un cavalier tenant la hampe de son étendard, une évocation naïve de la légende de saint Hubert probablement inspirée par celle sculptée au fronton de la chapelle du château d’Amboise, un retable peint en trompe l’œil où sont représentés un « Ange guidant Tobie » et saint Isidore, patron des laboureurs. Le saint est vêtu de la tenue de paysan aisé breton : il porte une élégante « chupen » (veste), des « bragou braz » (pantalons larges). Statues : saint Clément et Vierge à l’enfant.

La croix de Saint Clément

Le soubassement rectangulaire de la croix de Saint Clément porte une table épaisse formant saillie dans laquelle s’encastre la croix proprement dite. C’est un monolithe d’un mètre cinquante de haut, taillé dans le granit du pays. Il a pour seul décor, à son revers, cinq cupules à peine visibles qui évoquent les cinq plaies du Christ.

Les peintures murales et la croix sont inscrites à l’inventaire des Monuments historiques.

L’association des Amis de la chapelle Saint-Clément veille sur ce modeste mais combien riche édifice.

La chapelle Saint Germain

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Le village de Saint-Germain est signalé dès le XIIe siècle sous le nom de Plebidan, puis Saint-Germain de Plébidan.

 Vitraux et peintures murales

La chapelle primitive a été agrandie fin XVe siècle, comme le laissent deviner le pignon du chevet avec sa fenêtre décentrée et l’appareillage autour de la petite fenêtre du mur gouttereau Sud. Ce mur Sud est aussi percé d’une porte en plein cintre sans ornement et d’une fenêtre en arc brisé.

Dans le pignon Ouest construit en simple appareil, s’ouvre une porte en plein cintre à retraits en tores et colonnettes, avec pilastres à pinacles. Au-dessus, une fenêtre en arc brisé que décore un vitrail représentant saint Germain, vitrail provenant de l’église d’Elven.

Les fenêtres sont ornées de beaux restes des vitraux réalisés en 1512 par maître Trobel, qui avait reçu commande pour la réalisation des vitraux de la chapelle du château de Largoët, de l’église d’Elven et de la chapelle Saint-Germain. Jean IV de Rieux vient d’être récipiendaire de l’ordre chevaleresque de saint Michel, reconnaissance accordée par le roi de France. Tuteur d’Anne de Bretagne, il a su, en 1491, négocier le mariage de la duchesse des Bretons avec le roi Charles VIII. Ces mêmes armoiries, taillées dans la pierre, figuraient sur l’ancienne église d’Elven. Elles ont été placées sur l’une des lucarnes du presbytère d’Elven, en 1896.

Toiture et voûte de la chapelle ont été refaites en 1972 et 1977.

Des peintures murales ornent le mur du pignon Est autour de l’autel. Lors de la restauration, en 2019, quatre couches de peinture successives ont été repérées. Un premier décor, sans doute du XVIe, laisse deviner un tableau peint avec des ocres proche du cavalier de la chapelle Saint-Clément. Un autre décor incomplet, du XVIIe ou XVIIIe, représente un retable en trompe l’œil, comme à la chapelle Saint-Clément. On remarque les colonnes avec leurs chapiteaux corinthiens, la grande tenture rouge frangée d’or, un angelot…

Tombeau de Saint Germain

Un sarcophage carolingien long de deux mètres est posé près de la porte latérale. Plus connu sous le nom de « Tombeau de saint Germain « , il a longtemps attiré les pèlerins souhaitant guérir leur fièvre.

La chapelle est entretenue par l’Association pour la Sauvegarde de la Chapelle Saint Germain.

La chapelle Sainte Anne

Propriété de la paroisse, la chapelle Sainte-Anne a été bâtie de 1900 à 1902, à l’initiative du recteur, Jean Marie Gaudin. L’édifice néo-gothique est pourvu d’un remarquable pignon. A ses pieds, une porte surmontée d’une accolade avec fleuron reposant sur des pilastres à pinacles fleuris. Un clocher, de type cornouaillais, s’élance dans le ciel, prolongé d’une flèche cantonnée de petits gables et de gargouilles.

Les vitraux de la nef retracent l’histoire de sainte Anne. Le vitrail du chœur est original dans sa conception et permet d’évoquer quelques pages de notre histoire. On voit d’un côté la flèche de l’église St Alban, de l’autre le donjon de Largoët, manière d’affirmer que la scène se passe à Elven. Au second plan, d’un côté, les paroissiens en costume traditionnel ; de l’autre le clergé… Au centre du tableau, M Gaudin, recteur, en chasuble dorée, et Monsieur Armand de Charette, propriétaire du château de Kerfily, habillé en zouave pontifical.

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